Fête du Travail du 1er Mai : quelles professions sont autorisées à travailler ce jour-là ?

Le 1er mai est normalement un jour non travaillé en France, mais les fleuristes et boulangers demandent une exception.

QUOTIDIEN

5/1/20252 min read

Le cadre légal est strict : l'article L.3133-4 du Code du travail stipule que le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement chômé et rémunéré pour l'ensemble des salariés, sans exception sectorielle.

Pourtant, une brèche existe : les activités dont "la nature ne permet pas l'interruption du travail" bénéficient d'une dérogation. C'est le cas des services essentiels comme les hôpitaux, les transports, les médias, ou encore certaines industries (comme les usines à processus continu, où un arrêt présenterait des risques).

Petite compensation : les salariés concernés perçoivent une double rémunération pour ce jour travaillé.

Tout le monde peut vendre du muguet le 1er mai… sauf les fleuristes !"

Cette déclaration coup de poing de Farell Legendre, président de la Fédération française des artisans fleuristes (FFAF), résume un paradoxe qui agace la profession. Dans un communiqué, il souligne l'absurdité d'une situation où les fleuristes, principaux acteurs du muguet (symbole incontournable du 1er mai), voient leur activité paralysée ce jour-là. Pourtant, le potentiel commercial est immense : en 2024, les Français ont dépensé 19,4 millions d'euros pour ces brins porte-bonheur.

Même combat chez les boulangers
En Vendée, cinq boulangeries ont écopé de sanctions en 2023 pour avoir ouvert le 1er mai. Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie, plaide sur BFM TV pour une reconnaissance du statut "commerce essentiel". Aujourd'hui, seules les boulangeries approvisionnant hôpitaux, Ehpad ou prisons peuvent légalement travailler.

Négociations en cours pour une réforme législative

Les deux syndicats multiplient les discussions avec le ministère du Travail et les parlementaires pour obtenir un cadre légal plus favorable. Leur objectif : éviter les lourdes sanctions financières qui pèsent actuellement sur ces professions. En effet, si les patrons peuvent techniquement ouvrir leurs boutiques le 1er mai, ils n'ont pas le droit d'y faire travailler leurs salariés. Ceux qui bravent l'interdiction s'exposent à des amendes pouvant atteindre 750€ par salarié (voire 1500€ pour un mineur). Une pression accrue depuis le renforcement des contrôles de l'Inspection du travail en 2023.

Un vent politique favorable
La ministre du Travail, Catherine Vautrin, a marqué son soutien sur France 2 : "Je soutiendrai les initiatives parlementaires visant à modifier la loi pour autoriser le travail volontaire le 1er mai dans les boulangeries." Une position partagée par la ministre déléguée à l'Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, et concrétisée par une proposition de loi au Sénat.

Mais entre les débats parlementaires et l'adoption définitive, le processus prendra du temps. Fleuristes et boulangers devront donc patienter au moins jusqu'en 2025 avant d'espérer une évolution législative... et une trêve des contrôles.